Strandbeest Evolution 2017 Theo Jansen
Strandbeest Evolution 2017
Theo Jansen
Partage de l'au-delà
Au-delà des mots
Au-delà de toi
Au-delà de moi
Il y a nous
Cet amour
Cet horizon infini
De tendresse
Où chaque caresse
Est en harmonie
Avec la libellule
Qui s'envole
Au crépuscule
Ou la puce des neiges
Qui carambole
Sur un arpège
© Julien Hoquet
Partage d'un instant
Je petit bleu
Tu petit jaunes
Elle grand grise
Ses ronds dans l'eau
Nous nageons
Vous ramez
Vont-ils couler?
© Maria Ardouin
Du verbe
Soit le verbe «je m’embarque»
Particulièrement irrégulier :
J’embarque
Tu bateau
Il navigue
Nous coulons
Vous nagez
Îles désertes.
Ne pas confondre «îles désertes»
Avec « ils déserts » du verbe «je chameau»
Ni avec «ils désertent» du verbe «je m’engage».
Raymond Queneau
Je et tu
Se lient
En vous
Mon île
Aime
Tes ailes
Et vous irez
Là
Où le vent
Nous mène
© Julien Hoquet
Prélude.
Il est temps d'ouvrir les fenêtres. Le temps d'ouvrir le ban, d'ouvrir les bras.
Ouvrir les yeux.
Il est temps d'ouvrir les fenêtres
J'ouvre ma fenêtre
Et le vent délicatement
Embrasse mes mains
Et les métamorphose
En plumes célestes
L’inouï m'engouffre
Ce monde est fantastique
Je regarde autour
Ce long glaçon
C'est la dent méchante
Qui revient d'hiver
Il se dégorge de son eau
C'est le sang du printemps
Et dans le ciel de mon rêve
Des oiseaux virevoltent
Un carouge sanguinaire
Pousse ses cris de guerre
Qui ne font peur à personne
Cherchant un boulin
Il va faire son nid
Loin des ennemies
Les corneilles d'Amérique
Se chamailleront encore
Avec les goélands à bec cerclé
Pour arracher au dépotoir
Quelques carcasses de souris noires
Moi je trépigne, mes doigts frétillent
Mon cœur m'a dessiné
Des ailes qui stridulent
Au bord du vertige
Enluné d'imaginaire
Je me languis et je guette
Je me vois, grand héron
Monté sur ses longues pattes
Arpentant le marais grenouillant
Épiant sa proie heureuse
La piquant de son bec
Il se l'envoie derrière la cravate qu'il n'a pas
Et déployant ses ailes démesurées
Déchirant les nuages en papier
Nous nous envolons par la fenêtre
© Julien Hoquet
Lames de glace
Fracas du noir
On entend les éclats
De la horde qui passe
Des rêves blancs aveuglants
Du printemps qui trépasse
Feuille esseulée à peine née
Déjà tombée toute automnée
Réveille-toi!
© Maria Ardouin