©horus 23

La nuit, une lampe et l'attente

Souffles des machines, saccades et déclics
Respirations et gémissements
Alarme, téléphone
Cliquetis métalliques
Agitation efficace
Mots mesurés
Lassitude des regards
La nuit est sans repos pour ceux qui veillent.

Temps incommensurable
Horloge implacable
Silence assourdissant
Souvenirs étouffants
Attente angoissée d'un retour longtemps espéré et qui ne viendra plus
La nuit est cruelle et sans fin pour celle qui veille.

Ambiance surréaliste
Allées démesurées, enseignes inutiles
Silence insolite
Compagnons impassibles
Peuple sans âme
Délires robotisés
Monde artificiel, boulevards informatiques
La nuit est immobile pour celui qui veille.

Ombres allongées
Lumière mesurée
Nuit enveloppante et protectrice
L'âme se repose
La main écrit
Le coeur s'accorde aux bruits familiers et reconnus.
La nuit est inspiration pour celle qui veille.

© Ariane Adam

Et depuis l’avant-veille, l’Etang aussi est triste. (fw)

Quand mon cœur
Cessera de battre
Devant les photos
De Florence White

Et que la liberté
Ne sera plus
Qu'un mot
Vide de sens

Lorsque tout sera insensé
Et que le vent fera tourner
Les girouettes du sens
N'importe comment
Comme la veille
Comme toujours

Et que demain
Ne ressemblera plus
Qu'à demain
Et qu'hier
Qu'à lui-même

Quand la Creuse
Ne sera plus que la Creuse
J'aurai toujours
Les photos de Florence

© Julien Hoquet

Ambiance.

Parfois bonne, feutrée, festive ou chaleureuse. Mais là, tendue, délétère, électrique et explosive.

Reste la musique.

(Sur Ambiance confinée)

Qu'y a-t-il donc si loin dans cet instant de bleu?
Peut-être le ciel ou peut-être la mer.
Qu'y a-t-il donc si loin dans cet instant de bleu?
Peut-être le sable ou peut-être le champ.
C'est un instant de bleu qui déchire le noir.
La promesse de l'aube,
Le répit accordé,
L'angoisse qui s'éteint,
Le souvenir si doux qu'il apaise le deuil.
C'est la douleur qui cède,
La parole attendue.
C'est un instant de bleu qui se nomme "espoir".

© Ariane Adam

(Sur Ambiance confinée)

Trop de noir
Pour ce bleu
Si petit
Mais si bleu
Petit bleu
Plein d'espoir
Tout perdu dans la nuit
Repeins mes idées noires !

© Maria Ardouin

Ambiance confinée

Black out, blue in.

© fw

Secret de famille.

Tout avait bien commencé pourtant. Jusque-là.
Quand Il a demandé que l'on regarde les photos.
Elle a murmuré: "Non, s'il-te-plaît, pas les photos!" et a cherché les Autres du regard.
Alors, Il l'a fixée. Intensément.
Elle a baissé les yeux et les autres se sont tus.

Il s'est levé, pesant, tenant l'album d'une main, lourd et menaçant comme une arme.
Il a tourné chaque page lentement comme un chemin de croix.
Le silence était épais, oppressant.
Les souffles suspendus, les regards détournés.

Le monde du dehors scintillait.
Un soleil sans concession éclairait violemment la scène, la honte et les remords.

Alors Il a décollé La photo en arrachant un peu le papier, l'a pliée en deux en ajustant soigneusement les bords et l'a glissée dans sa poche.

Il a déposé l'album sur la table, bousculant les verres et les restes de dessert.

D'un seul mouvement, Il s'est tourné et a franchi la porte qui a claqué.

© Ariane Adam

Je ne suis âgé que de musiques
Certaines comme les lointaines étoiles
Ont du cœur au ventre
Et brillent de leurs petites notes
Qui s'éclaboussent en nous
Comme les dernières larmes du Monde

Jamais je n'oublierai ce Gymnopédie
Entrant sur la pointe des pieds
Dans ces passages de la vie
Là où s'éclataient nos chrysalides
'Coolammant' avec le temps

Oui, je ne suis âgé que de musique
Électriques et explosives
Comme un sébum d'adolescent
Ou feutrés et sourds
Comme l'écho d'une tombe

Je suis âgé d'une chanson d'amour
Qui m'ensorcellera toujours
Comme le dimanche hante les semaines

Je suis vieux d'une forme de béatitude
Car c'est du silence que vient la musique

© Julien Hoquet

Masque.

A gaz ou de plongée. Le porter, l’ôter, le faire tomber, le jeter. L’arborer ou l’abhorrer.

Bal ou mascarade ?