La neige tombait comme aujourd’huiLes wagons dans
La neige tombait comme aujourd’hui
Les wagons dans un bruit de ferrailles
Résonnaient dans ses entrailles
La nuit tombait comme aujourd’hui
Comme toujours les chiens couraient après leur queue
Les chats comme toujours se cherchaient une chaumière
Les papillons faisaient des nœuds comme toujours
Les chenilles jouaient de l’accordéon comme toujours
Mais comme jamais son cœur se serrait d’émotion
Le ciel cachait mal sa honte et le train persiflait au loin
La fumée qui sortait des bâtiments puaient la chair humaine
La neige tombait comme aujourd’hui
La vie avait l'air ordinaire comme aujourd'hui
Tu étais habillée pareils aux autres
Sionistes, yiddish et même roms
Pieds nus comme le Christ
Semblables à tous ces supposés riches
Mais toi, que savais-tu de la nuit?
Tu croyais encore en paradis
Le talmud, la main de ta mère, la voix de ton père
Les dessins naïfs à la Maison Rouge
Tu ne savais pas
Que les miracles n’existent pas
T'es entrée dans la salle des derniers espoirs
La main de ta mère tremblait
Les papillons dessinaient des nœuds
Comme aujourd'hui
Les chenilles jouaient de l’accordéon
Comme aujourd'hui
Et le train repartait vide à chaque fois
La neige tombait comme aujourd’hui
Mais l'Histoire parfois laisse des silences
Que les cœurs ne peuvent cautériser
Que sur des aquarelles pleureuses
Ou des toiles hurlantes à donner la chair de poule
Et même avec le temps ordinaire qui batifole
Dans l’arrière boutique des consciences
On se chagrine à regarder tomber la neige
Mais parfois ce sont des pierres
Qui devraient nous tomber dessus...
© Julien Hoquet